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Développer des moyens de lutter contre la résistance aux antibiotiques

Je suis Rucha Datar et je viens de Pune, en Inde, une grande ville stratégiquement située dans les Ghats occidentaux, où le climat est modéré. La plage la plus proche est à seulement 2 heures de route, ce qui rend les week-ends parfaits. Pune est appelé l’Oxford de l’Est pour avoir un grand nombre d’instituts d’éducation. Ceci étant dit, nous, les Punéites, ne nous contentons pas d’étudier, la ville est également un centre culturel bien connu 😉

“Nous continuons d’avancer, en ouvrant de nouvelles portes et en agissant parce que nous sommes curieux et que la curiosité continue de nous guider vers de nouveaux chemins” est une citation célèbre de Walt Disney. Une de ces portes m’a été ouverte en mars dernier, après avoir obtenu mon diplôme en microbiologie à l’Université de Pune. À l’université, j’ai étudié divers sujets, mais la microbiologie médicale m’intéressait particulièrement. Je n’ai pas mis beaucoup de temps à comprendre que je voulais faire de la recherche translationnelle. Je voulais réaliser quelque chose par le biais de recherches qui puissent être converties en un produit ou une technologie. J’ai choisi mes stages dans les secteurs industriels plutôt que dans les institutions académiques pour examiner de plus près ce qui se passe réellement en la «R & D». Au départ l’expérience de travailler dans une petite entreprise financée par le gouvernement indien m’a appris beaucoup de choses – en particulier comment travailler sans relâche, comment élaborer des plans pour atteindre les objectifs et comment gérer des fonds. J’ai travaillé sur un projet pendant une brève période au cours de laquelle j’ai été impliquée dans le développement d’une nouvelle technique basée sur une plate-forme moléculaire, qui servira à la détection rapide du profil de résistance aux antibiotiques de super bugs, comme proposé par l’OMS. En réalisant ce projet, j’ai réalisé à quel point ces minuscules créatures – les bactéries sont capables de causer tant de dommages aux cellules humaines. Les agents pathogènes peuvent utiliser des molécules de surface, des composants structurels ou des protéines effectrices spécifiques telles que les toxines pour entraver le système immunitaire, se développer dans une niche intracellulaire, contrôler la survie des cellules hôtes ou se répandre dans les tissus. Parfois, les antibiotiques ne parviennent pas non plus à les empêcher de propager les infections, car ces bactéries dues à une utilisation excessive ou insuffisante d’antibiotiques ont commencé à présenter une résistance aux antibiotiques au fil du temps.

Qu’est-ce qui m’a amené de la ville à la campagne française?
J’ai découvert ViBrANT, un réseau de formation innovant financé par le programme de recherche Horizon 2020 de l’Union européenne. Le programme a non seulement correspondu le mieux à mes intérêts, mais m’a aussi donné l’opportunité de travailler chez bioMérieux, l’une des principales entreprises actives dans le domaine du diagnostic depuis plusieurs années maintenant. Cela me procure une immense satisfaction de travailler ensemble, en équipe de 15 chercheurs, à la réalisation d’un objectif commun de lutte contre les maladies infectieuses. Le seul problème, c’était que je devais travailler chez bioMérieux à La Balme les Grottes, un petit village situé à 50 km de Lyon, la grande ville la plus proche.
Les premiers jours à la campagne ont été assez difficiles, je ne mentirai pas. Venant d’une ville peuplée à un village de quelque 700 habitants, l’absence de transport en commun et le manque de magasins et de marchés a été un choc. Mais aucun hiver ne dure éternellement et aucun printemps ne passe son tour, Manisha (ESR 5) est venue comme un nouveau rayon d’espoir. Nous ne nous complétons pas seulement pas en faisant de la science, mais aussi en faisant les corvées du quotidien. Mes collègues aussi ont été comme des anges gardiens pour m’aider et me guider. Beaucoup de projets seraient restés sans succès sans leur aide. Mes collègues et le printemps ont rendu ma vie plus belle maintenant.

Mon projet
Les biofilms sont des communautés de micro-organismes qui s’attachent les uns aux autres et aux surfaces par adhérence bactérienne. Les biofilms bactériens sont impliqués dans plusieurs maladies chroniques, y compris la mucoviscidose. Ils sont difficiles à traiter et présentent une résistance aux antibiotiques bien supérieure à celle de leurs homologues ne faisant pas du biofilm. En utilisant des technologies bioMérieux telles que VITEK, je souhaite étudier le schéma de résistance aux antibiotiques dans les biofilms des souches de P. aeruginosa isolées chez des patients atteints de mucoviscidose. Je travaille simultanément avec une collègue de bioMérieux sur un projet parallèle dans lequel nous examinons la résistance à la nitrofurantoïne causée par des mutations dans les gènes d’E. coli.
Mon parcours en tant que doctorante et en tant que personne a été formidable! Je suis impatiente de voir ce qui m’attend dans les 2,5 années à venir. Voilà l’actualité et les derniers événements que j’ai vécus à La Balme les Grottes. Rucha vous quitte et vous souhaite une bonne lecture!